Didier Maurell, tu viens de mener un projet au long cours dont l’intérêt – multiple – est d’abord d’avoir attiré un public conséquent à Aix-en-Provence… tout cela en exhumant une œuvre du théâtre baroque, en provençal. Tu nous expliques ?
Didier Maurell. Tout commence en 2021. J’enseigne le provençal depuis bientôt trente ans dans deux lycées, le lycée Cézanne d’Aix et le lycée Monnet de Vitrolles. La réforme de l’Education Nationale d’alors fragilisait l’enseignement des options facultatives et les deux chefs d’établissement pensaient à supprimer le provençal dans les deux établissements. Probablement mal informés, pensaient-ils que la langue d’oc était incapable de produire des œuvres dignes d’être commentées ? Nonobstant, j’ai positivé en me demandant si les bibliothèques d’Aix, ne gardaient pas, enfouies, des œuvres en provençal, intéressantes et abordant le thème de la liberté d’expression. C’est ainsi que j’ai commencé à fréquenter l’Arbaudenco, la bibliothèque-musée Paul Arbaud à Aix-en-Provence, ainsi que la bibliothèque Michel Vovelle, temple des archives municipales, annexe de la médiathèque municipale Méjanes. Et j’y ai découvert des perles : de grands pans de la littérature aixoise écrite en provençal à l’époque baroque, que ce soit de la poésie, de la prose, du théâtre, des échanges épistolaires, etc. Immédiatement je pris la décision d’intégrer ces découvertes dans mon enseignement, dans le cadre d’un projet pédagogique à portée historique, littéraire et citoyenne. C’est ainsi que l’enseignement du provençal a été maintenu dans ces deux lycées.
Avant Frédéric Mistral la vie littéraire provençalophone était surtout aixoise
A Aix-en-Provence, la société littéraire fut donc riche, de qualité, et écrivait en occitan-provençal au XVIIe siècle ?
Pour la découvrir vraiment il a fallu chercher et chercher encore dans les bibliothèques. Je remercie beaucoup l’Arbaudenco fondée par Paul Arbaud qui était un humaniste de la fin du XIXe siècle, il a créé cette fondation qui est toujours, entre autres, le siège de l’Académie d’Aix. On y trouve les œuvres en provençal d’Honorat d’Estienne Blégier, de Maynier d’Oppède, d’Honoré de Valbelle, de Raynier de Briançon, de Jean de Cabannes de Viens, etc... Ce dernier est mieux connu grâce aux travaux universitaires de Philippe Gardy, qui l’a partiellement publié. C’est là que, peu à peu, s’est révélé à moi un trésor de littérature aixoise en provençal. Avant Mistral et le Félibrige la littérature en provençal était clairement aixoise. Cela s’explique puisque, pendant des siècles, jusqu’à la Révolution, Aix a été la capitale juridique, intellectuelle et artistique de la Provence.
La noblesse, d’épée puis, de plus en plus, de robe, était ici importante, et savante. Certes elle avait tendance à copier ce qui se faisait auprès du roi, à Paris puis à Versailles, mais ne considérait pas sa langue historique comme secondaire et écrivait ou lisait volontiers en provençal. Hounourat d’Estienne Blégier signale qu’au cours du 18e siècle, une partie de cette noblesse se réunissait tous les jours à cinq heures de l’après-midi pour former l’Aréopage, une société de lettrés rassemblée dans les salons du Palais de Châteaurenard, celui justement qui fut décoré par Jean Daret – et le fait a son importance pour mon propos !
Un provençal authentique pour un théâtre inspiré par Molière et Shakespeare
Parmi ces « perles » tu as sorti un texte en particulier, théâtral, qui nous a incité à t’interroger.
C’est à l’Arbaudenco que j’ai trouvé le manuscrit de « Lei Bigos », de Jean de Cabanes de Viens, parmi les gros volumes manuscrits de cet écrivain encore trop peu connu. Comme aucune de ses cinq pièces n’avaient été transcrite, imprimée ou traduite, je décidai de faire ce travail. J’ai pris par pur hasard, la première pièce que j’avais sous la main : c’était « Lei Bigos ». C’est là que j’ai découvert que c’était une belle comédie inspirée par Le Tartuffe de Molière et, très probablement aussi, par l’Othello de Shakespeare.
Cabanes, par ailleurs publié et commenté par l’universitaire Ph. Gardy, a écrit des contes, des énigmes grivoises, et à côté de cela une œuvre théâtrale conséquente. Mais si son provençal est présent dans Lei Bigos que vous avez créé au Musée Granet, vous en avez donné surtout la traduction. Etait-ce délicat à mettre en forme ?
Plutôt ! Cela a pris du temps. Je dédie la majeure partie de mon temps à mon enseignement. Or, la recherche et le choix des documents n’est pas une mince affaire, cela demande beaucoup de temps et traduire posait de sacrés problèmes. Vous pourrez trouver que les écrits de Cabanes de Viens sont rédigés dans un provençal assez francisé, pourtant s’y intéresser sérieusement vous apprend qu’il est en fait très idiomatique. Alain Barthélemy-Vigouroux (lire le Guide du provençal contemporain) m’a beaucoup aidé dans ce travail, et je peux vous dire que Cabanes de Viens écrivait un bon provençal, sans concession. Cet écrivain avait le souci du respect de sa langue.
Centre Dramatique Occitan, Musée Granet, Musée du Vieil Aix ...
Armé de ce texte comment êtes-vous passé d’un antre aux manuscrit au plein jour d’une scène de théâtre ?
Une fois ce travail bien engagé, comment trouver à le faire connaître ? Les circonstances m’ont aidé. Le musée Granet préparait l’exposition consacrée à Jean Daret, peintre royal dans le style du second âge baroque, et Aixois. (D’ailleurs, je vous engage à aller voir cette grande exposition au musée Granet, et son prolongement au musée du Vieil Aix et dans tous les villages notifiés dans l’exposition hors les murs, Cavaillon en particulier !) Cet événement pouvait constituer un bon moment pour mettre en valeur les œuvres de ces écrivains aixois de l’époque baroque. Il se trouve que Bruno Ely, le conservateur, avait pris l’initiative de contacter l’Ostau de Provença / Oustau de Prouvènço, avec l’intention d’associer l’exposition à des manifestations de la culture provençale. Avec Hervé Guerrera, le président de l’Oustau, nous avons proposé à Bruno Ely la création de spectacles à partir des œuvres de ce répertoire qui entreraient en résonance avec la manifestation d’importance qu’il projetait.
Cela a abouti à créer trois événements d’importance. D’abord, la création, après 300 ans, de la pièce de Jean de Cabanes de Viens. Puis la création, après 400 ans, des chansons de Claude Brueys. Et enfin, la tenue d’un colloque sur les écrivains aixois des 17e et 18e siècles ayant écrit en langue d’oc provençale.
Ce fut donc d’abord, fin juin, dans la cour du musée Granet, la création de la pièce « Lei Bigos ». Il s’agissait d’une lecture partielle de la pièce avec une petite mise en espace qui donnait à voir aussi les œuvres de Jean Daret. La confrontation de la peinture de Daret avec l’écriture de Cabanes de Viens est tout à fait plaisante. Cette lecture fut assurée par Sophie Neyton du Centre Dramatique Occitan de Toulon et par moi-même. A la fin du spectacle, Milène Cuvillier, directrice du musée du Vieil Aix, vint me voir et me dit qu’elle était enthousiasmée par l’actualité de cette pièce. Elle proposa d’en refaire une autre présentation. Cette représentation aura lieu le 21 septembre prochain à 18h, dans la cour de l’hôtel de Châteaurenard, là-même où Daret a peint le magnifique escalier et où se réunissait l’Aréopage !
Pour revenir à l’été dernier, ce fut ensuite, le 14 juillet, un concert avec la mise en musique des « Cansoun » de Claude Brueys. Mais là, une préparation hors normes s’annonçait, car si Claude Brueys, monstre sacré de la littérature provençale des années 1600 a bien laissé 65 chansons, nous n’en avons que le texte, il fallait donc y associer des musiques d’époque. J’ai alors décidé de faire un concert en deux parties. J’ai d’abord fait passer les textes de Brueys sur les musiques des compositeurs parisiens de Louis XIII puis, en seconde partie, j’ai associé les textes de Brueys avec les musiques aixoises d’André Campra, Jean Gilles, Laurent Belissen et de leur maître à tous trois, Guillaume Poitevin. Croyez-moi, ça ne se fait pas tout seul ! Je souligne l’aide précieuse, non seulement d’Emmanuel Désiles, professeur à la Fac des lettres d’Aix, pour ses traductions de Brueys, mais encore l’aide de Philippe Franceschi, chef de choeur et celle d’Emma Spinelli, agrégée de musique et qui prépare actuellement un doctorat d’État sur le luth au 17e siècle.
Un succès public pour le théâtre baroque en provençal
En fait, le succès a été au rendez-vous à chaque représentation...
Oui, le spectacle musical a donc eu lieu également dans la cour du musée Granet et a remporté un réel succès. Je dois avouer ma surprise heureuse : le public, celui qu’on ne connaît pas dans les concerts en provençal, était au rendez-vous ! 150 personnes le 14 juillet, c’était inespéré, et pourtant ! Les retours ont été enthousiastes. En particulier celui de Jane Macavok, commissaire américaine de l’exposition Jean Daret qui me dit avec son accent charmant : « C’est génial ! C’est génial ! Vous devez continuer ! » Et aussi les compliments de Bruno Ely, qui me dit combien le musée était honoré par de telles productions.
Et, troisième étape, la tenue du colloque sur les écrivains aixois qui aura lieu ce dimanche 15 septembre, au musée Granet. Les universitaires des Académies d’Aix-Marseille, Montpellier, Toulouse et Pau viendront présenter des aspects méconnus de ces auteurs.
Si le succès public est au rendez-vous, des perspectives ne s’ouvrent-elles pas ?
Mais oui, cette présence d’un public curieux qui découvre, étonné et enthousiaste, la qualité des productions littéraires d’Aix écrites en provençal m’incite à aller plus loin ! Et ces succès devraient je l’espère inciter nos pouvoirs publics locaux à prendre en compte encore davantage notre langue d’oc provençale dans les politiques culturelles de la Ville d’Aix.
Quant au texte, est-il prévu de le mettre à disposition des amateurs, du public ?
J’espère que « Lei Bigos » de Jean de Cabanes de Viens seront publiés prochainement. Le musée Granet l’envisage avec les moyens techniques de la Ville d’Aix.
On peut imaginer que ce succès n’est pas tombé tout cuit. Qui peut s’en prévaloir ?
Oh ! C’est un travail qui m’a occupé au bas mot 36 mois. J’ai donc trouvé pour cela l’aide précieuse de l’Oustau de Prouvènço / Ostau de Provença, du Cep d’Oc qui a capté les spectacles, de l’Institut d’Estudis Occitans de Provence Nice et Alpes, et de l’Association pour l’Enseignement de la Langue d’Oc. Ces associations organisent aussi ce colloque sur les écrivains aixois de l’époque baroque qui aura lieu ce dimanche 15 septembre et auquel j’invite tous vos lecteurs. L’entrée est libre et en fin de journée, le musée Granet propose gratuitement la visite de l’exposition Jean Daret. On peut réserver le repas si l’on désire rester sur place.
Un spectacle théâtral, un concert, un succès public lié à une exposition muséale prestigieuse… Comment es tu parvenu à faire d’un patrimoine linguistique un succès public ?
Tout commence en 2021. J’enseigne le provençal depuis bientôt trente ans dans deux lycées, le lycée Cézanne d’Aix et le lycée Monnet de Vitrolles. La réforme de l’Education Nationale d’alors fragilisait l’enseignement des options facultatives et les deux chefs d’établissement qui devaient diminuer les heures d’enseignement dans les lycées, pensaient à supprimer le provençal dans les deux établissements. Probablement mal informés, pensaient-ils que l’enseignement de la langue d’oc ne participait pas à l’élaboration d’une culture générale à visée humaniste et citoyenne ? Pensaient-ils que la langue d’oc était incapable de produire des œuvres dignes d’être commentées ? Nonobstant, j’ai positivé en me demandant si , dans les bibliothèques d’Aix, ne seraient pas restées enfouies, des œuvres en provençal, suffisamment intéressantes et abordant le thème de la liberté d’expression. C’est ainsi que j’ai commencé à fréquenter l’Arbaudenco, la bibliothèque-musée Paul Arbaud à Aix-en-Provence, ainsi que la bibliothèque Michel Vovelle, temple des archives municipales, partie annexe de la Méjanes. Et j’y ai découvert des perles : de grands pans de la littérature aixoise écrite en provençal à l’époque baroque, que ce soit de la poésie, de la prose, du théâtre, des échanges épistolaires, etc. Immédiatement je pris la décision d’intégrer ces découvertes dans mon enseignement, dans le cadre d’un projet pédagogique à portée historique, littéraire et citoyenne. C’est ainsi que l’enseignement du provençal a été maintenu dans ces deux lycées.
Mais il a d’abord fallu chercher et chercher encore dans les bibliothèques. Je remercie beaucoup l’Arbaudenco fondée par Paul Arbaud qui était un humaniste de la fin du XIXe siècle, il a créé cette fondation qui est toujours, entre autres, le siège de l’Académie d’Aix. On y trouve les œuvres en provençal d’Honorat d’Estienne Blégier, de Maynier d’Oppède, d’Honoré de Valbelle, de Raynier de Briançon, de Jean de Cabannes de Viens, etc... Ce dernier est mieux connu grâce aux travaux universitaires de Philippe Gardy, qui l’a partiellement publié. C’est là que, peu à peu, s’est révélé à moi un trésor de littérature aixoise en provençal. Avant Mistral et le Félibrige la littérature en provençal était clairement aixoise. Cela est normal puisque pendant des siècles, jusqu’à la Révolution, Aix a été la capitale juridique, intellectuelle et artistique de la Provence.
La noblesse, d’épée et puis de plus en plus celle de robe, était ici importante et savante. Certes elle avait tendance à copier ce qui se faisait auprès du roi, à Paris puis à Versailles, mais ne considérait pas sa langue historique comme secondaire et écrivait ou lisait volontiers en provençal. Hounourat d’Estienne Blégier signale qu’au cours du 18e siècle, une partie de cette noblesse se réunissait tous les jours à cinq heures de l’après-midi pour former l’ Aréopage, une société de lettrés rassemblée dans les salons du Palais de Châteaurenard, celui justement qui fut décoré par Jean Daret – et le fait a son importance pour mon propos !
C’est à l’Arbaudenco que j’ai trouvé le manuscrit des de « Lei Bigos », de Jean de Cabannes de Viens, parmi les gros volumes manuscrits de cet écrivain encore trop peu connu. Comme aucune de ses cinq pièces n’avaient été transcrite, imprimée ou traduite, je décidai de faire ce travail. J’ai pris par pur hasard, la première pièce que j’avais sous la main : c’était « Lei Bigos ». C’est là que j’ai découvert que c’était une belle comédie inspirée par Le Tartuffe de Molière et très probablement aussi par l’Othello de Shakespeare.
... Et enfin, le manuscrit fleurit sur scène
Armé de ce texte comment êtes-vous passé d’un antre aux manuscrit au plein jour d’une scène de théâtre ?
Une fois ce travail bien engagé, comment trouver à le faire connaître ? Les circonstances m’ont aidé. Le musée Granet préparait l’exposition consacrée à Jean Daret, peintre royal dans le style du second âge baroque, et Aixois. (D’ailleurs, je vous engage à aller voir cette grande exposition au musée Granet mais aussi son prolongement au musée du Vieil Aix et dans tous les villages notifiés dans l’exposition hors les murs, Cavaillon en particulier !) Cet événement pouvait constituer un bon moment pour mettre en valeur les œuvres de ces écrivains aixois de l’époque baroque. Il se trouve que Bruno Ely, le conservateur, avait pris l’initiative de contacter l’Ostau de Provença / Oustau de Prouvènço, avec l’intention d’associer l’exposition à des manifestations de la culture provençale. Avec Hervé Guerrera, le président de l’Oustau, nous avons proposé à Bruno Ely la création de spectacles à partir des œuvres de ce répertoire qui entreraient en résonance avec la manifestation d’importance qu’il projetait.
Cela a abouti à créer trois événements d’importance. D’abord, la création, après 300 ans, de la pièce de Jean de Cabanes de Viens. Puis la création, après 400 ans, des chansons de Claude Brueys. Et enfin, la tenue d’un colloque sur les écrivains aixois des 17e et 18e siècles ayant écrit en langue d’oc provençale.
Ce fut donc d’abord, fin juin, dans la cour du musée Granet, la création de la pièce « Lei Bigos ». Il s’agissait d’une lecture partielle de la pièce avec une petite mise en espace qui donnait à voir aussi les œuvres de Jean Daret. La confrontation de la peinture de Daret avec l’écriture de Cabanes de Viens est tout à fait plaisante. Cette lecture fut assurée par Sophie Neyton du Centre Dramatique Occitan de Toulon et par moi-même. A la fin du spectacle, Milène Cuvillier, directrice du musée du Vieil Aix, vint me voir et me dit qu’elle était enthousiasmée par l’actualité de cette pièce. Elle proposa d’en refaire une autre présentation. Cette représentation aura lieu le 21 septembre prochain à 18h, dans la cour de l’hôtel de Châteaurenard, là-même où Daret a peint le magnifique escalier et où se réunissait l’Aréopage !
Pour revenir à l’été dernier, ce fut ensuite, le 14 juillet, un concert avec la mise en musique des « Cansoun » de Claude Brueys. Mais là, une préparation hors normes s’annonçait, car si Claude Brueys, monstre sacré de la littérature provençale des années 1600 a bien laissé 65 chansons, nous n’en avons que le texte, il fallait donc y associer des musiques d’époque. J’ai alors décidé de faire un concert en deux parties. J’ai d’abord fait passer les textes de Brueys sur les musiques des compositeurs parisiens de Louis XIII puis, en seconde partie, j’ai associé les textes de Brueys avec les musiques aixoises d’André Campra, Jean Gilles, Laurent Belissen et de leur maître à tous trois, Guillaume Poitevin. Croyez-moi ça ne se fait pas tout seul ! Je souligne l’aide précieuse, non seulement d’Emmanuel Désiles, professeur à la Fac des lettres d’Aix, pour ses traductions de Brueys, mais encore l’aide de Philippe Franceschi, chef de choeur et celle d’Emma Spinelli, agrégée de musique et qui prépare actuellement un doctorat d’État sur le luth au 17e siècle.
Ce spectacle musical a donc eu lieu également dans la cour du musée Granet et a remporté un réel succès. Je dois avouer ma surprise heureuse : le public, celui qu’on ne connaît pas dans les concerts en provençal, était au rendez-vous ! 150 personnes le 14 juillet, c’était inespéré, et pourtant ! Les retours ont été enthousiastes. En particulier celui de Jane Macavok, commissaire américaine de l’exposition Jean Daret qui me dit avec son accent charmant : « C’est génial ! C’est génial ! Vous devez continuer ! » Et aussi les compliments de Bruno Ely, qui me dit combien le musée était honoré par de telles productions.
Et, troisième étape, la tenue du colloque sur les écrivains aixois qui aura lieu ce dimanche 15 septembre, au musée Granet. Les universitaires des Académies d’Aix-Marseille, Montpellier, Toulouse et Pau viendront présenter des aspects méconnus de ces auteurs.
Des perspectives pour les désormais classiques en provençal ?
Si le succès public est au rendez-vous, des perspectives ne s’ouvrent-elles pas ?
Mais oui, cette présence d’un public curieux qui découvre, étonné et enthousiaste, la qualité des productions littéraires d’Aix écrites en provençal m’incite à aller plus loin ! Et ces succès devraient je l’espère inciter nos pouvoirs publics locaux à prendre en compte encore davantage notre langue d’oc provençale dans les politiques culturelles de la Ville d’Aix.
Quant au texte, est-il prévu de le mettre à disposition des amateurs, du public ?
J’espère que « Lei Bigos » de Jean de Cabanes de Viens seront publiés prochainement. Le musée Granet l’envisage avec les moyens techniques de la Ville d’Aix.
On peut imaginer que ce succès n’est pas tombé tout cuit. Qui peut s’en prévaloir ?
Oh ! C’est un travail qui m’a occupé au bas mot 36 mois. J’ai trouvé pour cela l’aide précieuse de l’Oustau de Prouvènço, du Cep d’Oc qui a capté les spectacles, de l’Institut d’Estudis Occitans de Provence Nice et Alpes, et de l’Association pour l’Enseignement de la Langue d’Oc. Ces associations organisent aussi ce colloque sur les écrivains aixois de l’époque baroque qui aura lieu ce dimanche 15 septembre et auquel j’invite tous nos lecteurs. L’entrée est libre et en fin de journée, le musée Granet propose gratuitement la visite de l’exposition Jean Daret. On peut réserver le repas si l’on désire rester sur place.